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Carnet de Bord : 1ère L 1
28 janvier 2012

Espace Van Gogh : visite de l'exposition "C'était pas gai mais pas non plus triste, c'était beau."

sortie du vendredi 20 Janvier 2012                              Enseignante : Mme Segura

Cette exposition était organisée par la fondation Vincent Van Gogh d'Arles et par l'association Sextant et plus qui depuis 1999 diffuse des artistes contemporains à Marseille. Elle a pour thématique commune le paysage à travers les oeuvres de créateurs d'aujourd'hui.

Longtemps le paysage n'a pas existé comme genre autonome. Puis au cours de l'histoire des arts , il a pris toute son importance , évoluant au gré des différents mouvements comme le classicisme, le romantisme, l'impressionnisme. Pour parler du paysage au XX ème siècle, on trouve parfois l'expression de " Dé-paysage ". C'est exactement le terme qui me paraît approprié pour caractériser la manière dont les différents artistes présentés dans cette exposition, traitent du paysage.

Ce qui m'a frappé, c'est la grande diversité des propositions faites aux visiteurs : Installations, vidéos, photographies, sculptures, dessins, peintures. Un plan distribué à l'entrée ainsi qu'un livret , m'a paru une bonne idée pour faciliter notre accés à la compréhension des oeuvres.

img055  PLAN DE L'EXPOSITION

J'avais été intrigué par le titre de l'exposition :" C'était pas gai mais pas non plus triste, c'était beau" , les documents m'ont permis de d'apprendre que c'était une phrase extraite d'une correspondance de Vincent Van Gogh avec son frère Théo. Je me suis souvenu que Van Gogh a peint de nombreux paysages, particulièrement de notre région et avec une nouveauté et une originalité que les gens de son époque n'ont pas acceptées. Aussi me semble-t-il important pour nous de confronter notre vision à des regards d'artistes actuels et à leurs recherches nouvelles. Vu la grande quantité d'oeuvres, je choisis d'en exploiter seulement quelques unes qui m'ont particulièrement intéressé ou fait réfléchir.

Dès l'entrée, une installation de Pierre Ardouvin intitulée " L'île" m'a surpris.

ardouvin Bois, linoléum, porte-manteau, vêtements, néons colorés. 3.23 x 5,41 x 2M

Puis, j'ai trouvé qu'effectivement , cette installation reprenait les principales caractéristiques du paysage insulaire : les néons bleus évoquant la mer, le plancher beige le sable. Mais de façon détournée. Ce qui est peut-être une manière de critiquer les clichés habituels de l'île que l'on peut constater sur cette image d'internet :

fond_ecran_wallpaper_serie_01413

Le porte-manteau fait penser à l'inévitable palmier mais aussi implique une formé de solitude, de désert. Les vêtements accrochés propres à la vie quotidienne sont à l'opposé des affiches publicitaires d'îles présentées comme des évasions exotiques.

 

La vidéo de Katia Kaméli " Dissolution "  m'a attiré par sa puissance de rêverie.

Katia-Kameli03-450x337 3'50 en boucle

Elle est dûe à la zone de flou à l'arrière-plan, au passage des bateaux,aux teintes presque d'une aquarelle  et à l'obsédant plan fixe sur le large. A la notion de paysage s'ajoute ici celle du temps : celui d'une attente.

Ces deux premiers choix portent sur des paysages liés à l'eau dans des contextes assez différents : la nature sauvage pour "L'île" et une nature au sein de l'espace d'un port industriel pour "Dissolution".

Un autre de mes choix implique un tout autre élément : la terre dans l'oeuvre de Caroline Le Méhauté : " Négociation 34 : Porter surface".

img054 Sculpture bois, métal, tourbe de coco, 100 x 280 x 250cm

J'ai été séduit par son aspect minimal : Une seule couleur, celle de la tourbe de coco. La finesse de cette dernière traverse le filtre d'un tatamis grâce aux vibrations du passage du public. Cela crée une interactivité et la sensation de l'écoulement de grains à travers un sablier, donnant la dimension du temps qui passe. De plus, l'aspect presque de coupe géologique, de strate, amplifie cette impression. En outre, un effet dû à la suspension de la matière donne une idée de lévitation, comme un tapis volant. Il se crée une dynamique d'échange de l'air au sol.

Le travail que j'ai le plus apprécié est le panoramique de Nicolas Pincemin :" Forêt "

bois01 Polyptyque de 8 éléments, huile sur toile, 170 x 230cm

Au premier abord, l'oeuvre semble très figurative : elle représente un bois avec ses chemins, ses branches, son ciel. Mais ce n'est peut-être qu'un mirage. Plongé au centre de ces grands formats comme au coeur d'une clairière, nous ne sommes pas libres de pénétrer la forêt. Elle reste inaccessible et donc inquiètante. Cet écart pose le problème du difficile passage du rêve au réel et brouille l'évidence de la simple perception. Derrière son apparence simplement réaliste, elle dégage un puissant imaginaire : tout un monde fantasmatique de l'enfance, de ses jeux, de ses peurs, un peu comme dans le conte de Perrault : " Le Petit Poucet". Curieusement, dans cette enceinte presque fermée on finit par se sentir comme perdu.

Cette visite m'a permis de réaliser combien le paysage peut être exposé sur des supports différents, avec des techniques diverses, combien il peut exprimer le rapport au réel ou au rêve des créateurs et comment ils nous confrontent à nos propres visions. On peut dire que c'est un thème présent dans l'actualité: ainsi en ce moment a lieu à Londres, une exposition des paysages de David Hockney particulièrement intéressante.

diyfatherNew2

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